1.            Plus de 300 participants venus de tous les diocèses catholiques du Kenya et des représentants de plus de 40 pays de tous les continents se sont réunis à Nairobi, Kenya du 20 au 26 juillet 2008 pour réfléchir au thème : Gouvernance globale, Justice globale : l’Afrique comme symbole et réalité, pour une conférence internationale organisée par Pax Romana MIIC.

2.            Nous avons rappelé que notre monde est confronté, plus que jamais, à des défis urgents qui requièrent des réponses urgentes à tous les niveaux de gouvernance, afin de contribuer à plus de justice pour tous, de manière à ce que la dignité humaine soit mieux respectée et qu’un développement durable soit mieux promu.

3.            Avec espoir, nous avons constaté que nous sommes citoyens du monde, et à partir de cette perspective, nous cherchons à penser et à agir d’une manière “glocale” (globale et locale), recherchant à atteindre des objectifs communs bien que nous avons toujours à apprendre à travailler ensemble.

4.            Nous avons exprimé notre désapprobation avec une globalisation exclusivement liée à « l’utopie du marché » qui caractérise la perspective néo libérale. Une telle idéologie de la globalisation est maléfique parce qu’elle n’offre pas de choix pour tous, et sans la liberté de choisir, il n’y a de place ni pour l’éthique ni pour la politique. Nous avons souligné le fait que les principes qui doivent guider la gouvernance globale sont la subsidiarité et la participation afin de pouvoir développer une gouvernance globale de nature démocratique.

5.            Nous sommes conscients que la globalisation présente un aspect négatif, mais nous reconnaissons que celle-ci a aussi offert d’énormes opportunités pour un changement global, par la constitution d’institutions globales qui pourraient être l’expression d’une gouvernance globale et démocratique afin de promouvoir une justice globale. Bien plus, pour nous, le rôle de la société civile mondiale est crucial dans le but de promouvoir, de surveiller et d’évaluer les politiques publiques orientées vers le développement et la paix.

6.            Dans le but d’obtenir une justice globale -la distribution équitable des fruits de la création- nous avons besoin d’une gouvernance démocratique globale, guidée par les principes du bien commun, de l’intégrité, de la solidarité et du service, par la reconnaissance de la sacramentalité de la personne humaine et du destin commun de l’humanité.

7.            Nous nous sommes réunis à Nairobi, Kenya, pour quelques jours et nous avons bénéficié de l’hospitalité Kenyane et de son engagement pour la vie. Cela a été notre premier congrès et Assemblée Générale en Afrique, et ce ne sera pas le dernier. Nous nous engageons envers un continent qui a tant souffert, mais qui dispose du potentiel de nous enseigner l’essentiel de la vie, le sens simple de la joie humaine et toutes les harmoniques de l’espérance.

8.            Ce congrès exprime sa conviction que les solutions globales aux défis globaux doivent respecter les exigences suivantes :

– La reconnaissance que la pauvreté et la paupérisation des masses est un scandale

– Le besoin urgent de réformer les institutions internationales

–  La promotion des institutions de gouvernance locale

– La promotion des droits humains et de l’état de droit

– L’engagement à promouvoir la paix

– Des politiques d’immigration à visage humain

– Le besoin de repenser la mission de promouvoir l’inculturation, ce qui implique, parmi d’autres points :

* Le respect pour les cultures et les traditions des autres

* L’acceptation sincère de l’altérité

* Une attention sérieuse au travail de l’Esprit de Dieu parmi tous les peuples, cultures et philosophies

* L’humilité dans nos prétentions religieuses vis-à-vis des prétentions d’autrui. Les religions ne doivent pas être utilisées comme une justification pour une violation des droits humains ou comme un soutien à des gouvernements despotiques

* Une gouvernance environnementale

* Le rôle de la société civile

9.            Nous avons élaboré un plan d’action pour Pax Romana pour les années 2008-12 :

a. Dans la lutte pour éradiquer la pauvreté, nous voulons exercer un rôle accru dans la campagne pour les Objectifs de Développement du Millénaire, en organisant dans chaque pays où nous sommes présents, un évènement en lien avec les représentants locaux de la campagne mondiale sur ce sujet. De plus, nous voulons promouvoir une conférence internationale de coordination avec d’autres ONG catholiques internationales pour évaluer le rôle de l’Eglise catholique à ce sujet. La conférence doit être tenue en Afrique en Juillet 2010.

b. Nous voulons approfondir la réflexion et l’action de PR vis-à-vis des institutions de gouvernance globale avec notre mouvement frère le MIEC.

c. Pour la réforme des institutions internationales, nous souhaitons réaffirmer notre engagement avec la campagne Ubuntu en obtenant au moins 10 000 signataires pour le manifeste.

d. Pour la promotion d’une gouvernance effective au plan local, nous voulons continuer l’organisation d’un stage pour leaders africains en Europe, au moins un groupe chaque année

e. La promotion de la paix est connectée intimement avec la promotion des droits humains et de l’état de droit. L’éducation et une formation spéciale dans ces domaines sont essentielles, aussi nous allons continuer nos programmes de stage et session s d’étude : au Conseil des Droits humains à Genève ; au siège de l’ONU à New York ; stages de dialogue inter religieux et inter culturels à Bilbao..

f. De même, nous allons essayer de développer un stage auprès de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, et auprès de la Cour inter-américaine des Droits de l’Homme. Dans tous nos stages, nous voulons garantir la présence de stagiaires de différents pays. Et continuer d’organiser ces stages en collaboration avec Pax Romana MIEC.

g. L’immigration et la gouvernance environnementale sont des problèmes très spécifiques qui nécessitent des analyses complémentaires. L’équipe internationale devrait produire des documents au sujet de ces sujets dans le but de les faire discuter par les mouvements durant le prochain mandat.

10           Nous apportons notre soutien à la Déclaration finale du « programme des jeunes au sujet de l’emploi des jeunes et des jeunes entrepreneurs 2008 » qui a été organisé par Pax Romana MIIC juste avant notre congrès.

11           Nous estimons qu’un changement d’état d’esprit est d’urgence requis pour nous et pour les leaders de notre monde dans le but de reconnaître que l’éradication de la pauvreté est possible durant notre génération.  Nous devons récupérer la dimension politique comme le seul lieu où l’on peut négocier pacifiquement et arbitrer nos différents besoins et intérêts. Pour le faire, nous devons revoir nos pratiques, prier pour notre conversion, et faire l’expérience de politiques au service du bien commun.

12.          En tant qu’organisation Pax Romana, nous soutenons cet appel pour la justice globale, et nous nous engageons pour cette cause, et réaffirmons qu’un autre monde juste est possible. Cet engagement pour la justice pour tous est fondé sur le message libérateur de l’Evangile et la présence du Royaume de Dieu qui nous fait nous reconnaître les uns les autres comme frères et sœurs dans la solidarité.