Démocratie et Spiritualité est une association française crée en 1993 qui réunit des personnes de sensibilités diverses, pas nécessairement croyantes, mais engagées dans différents champs de la vie sociale, pour réfléchir, en commun, aux relations entre démocratie et spiritualité dans la France d’aujourd’hui.

La Charte qui unit ses membres repose sur la conviction que, d’une part, les démocraties ont besoin d’une dimension éthique et spirituelle pour mener à bien leur promesse d’égale dignité de chacun, et que, d’autre part, les spiritualités et religions ont un besoin de régulation démocratique pour pacifier leur face obscure potentiellement violente. Comment donc faire en sorte que les relations entre « démocratie » et « spiritualité » soient fécondes ?

Ces dernières années l’association s’est successivement intéressée à l’éthique de la discussion, à la non violence, à la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne (elle a proposé d’instituer un droit pour chacun d’accéder au « patrimoine symbolique de l’humanité»), aux rapports entre religion et société en Europe, aux questions posées par l’émergence d’une société multiculturelle dans notre pays et, enfin, à la problématique de la diversité au regard de la nécessité de construire un horizon commun

Démocratie et spiritualité est fermement attachée au principe de laïcité, garant de la liberté absolue de conscience de chacun et de la séparation des églises et de l’Etat, mais considère légitime de s’interroger aujourd’hui sur ses modalités d’application compte tenu des mutations profondes que connaît actuellement notre société.

S’efforçant elle-même de mettre en œuvre une méthode de réflexion et de dialogue basée sur le principe de l’éthique de la discussion l’association approuve la démarche de création d’une commission indépendante qui a été retenue par le Président de la République pour mener ce débat. Elle considère que sur des sujets aussi difficiles où la conciliation des différents droits et devoirs ne va pas de soi et où il n’y pas de solutions simples disponibles d’emblée, il est indispensable d’ouvrir des espaces de discussion et de dialogue, où, avant toute décision précipitée, chacun peut être entendu avec le temps nécessaire, où les raisons des désaccords peuvent être approfondies, et où des finalités communes peuvent être trouvées, hors malentendus ou procès d’intention. Elle réfléchit d’ailleurs dans cet esprit à la création d’un observatoire de l’éthique de la discussion. Il est en tous cas essentiel, sur un dossier aussi sensible, de faire prévaloir l’esprit de l’éthique de responsabilité sur la passion de l’éthique de conviction qui caractérise trop souvent, dans notre pays, les débats sur la laïcité.

Pour l’ensemble de ces raisons, l’association a souhaité faire connaître à la commission indépendante ses propres analyses et propositions en rappelant, en préalable, que si le principe de laïcité a été mis en œuvre, à l’origine, pour réduire l’influence de l’église catholique sur la société, il est devenu, aujourd’hui, une valeur de paix civile acceptée par tous qui doit donc, à tout prix, être préservée.

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