“Des gens ont cassé la vitre de mon bureau au milieu de la nuit et sont entrés pour chercher des preuves contre eux, ils m’ont menacé de mort”, a dit un prêtre jésuite du Gujarat qui est un militant des droits humains. J’étais dans son bureau pour en savoir plus sur ses activités et c’était l’époque des élections nationales de 2014. Pendant ce temps, alors que de nombreux citoyens achetaient le programme pro-développement d’un parti politique prometteur ; il y en avait qui veillaient constamment à la sauvegarde de la démocratie. Cette lutte acharnée entre les citoyens a donné à la nation un gouvernement qui n’est rien de moins qu’un cauchemar.

Lors d’une conférence de presse, les hauts magistrats de la Cour suprême ont mis en doute le fonctionnement autonome du système judiciaire indien, alléguant l’ingérence du gouvernement dans la nomination des juges de la Cour suprême et avertissant les citoyens d’une crise de la démocratie. Au moins trois journalistes ont été tués par balles en 2017. Il s’agissait notamment de Gauri Lankesh, rédactrice en chef du journal Banglore, qui avait été la cible d’une campagne de haine sur les réseaux sociaux. La presse en Inde a perdu sa liberté, le gouvernement au pouvoir restreint la liberté d’expression et de parole. Au contraire, certains médias font la promotion de l’intérêt du gouvernement au pouvoir pour les gains monétaires. Cobrapost, une chaîne d’enquête indépendante a mené une opération d’infiltration nommée Operation 136 et a allégué que les médias indiens étaient prêts à promouvoir l’hindoustan, la polarisation communautaire, à diffamer les rivaux politiques et à mener des campagnes politiques néfastes pour de l’argent. Les dommages causés à l’économie indienne de diverses façons ont également fait que les agriculteurs vulnérables du pays marchent pieds nus pour faire valoir leurs droits. La dévaluation inutile et la taxe sur les produits et services (TPS) mise en œuvre de manière hasardeuse, ont révélé les réalités du gouvernement. La récente affaire de viol d’Asifa Bano, une fillette musulmane de 8 ans qui a été violée par des brutes du gouvernement en place dans un temple, a choqué la nation. Avec beaucoup de hauts et de bas dans les dernières années du nouveau gouvernement, les citoyens du pays se sentent trahis.

Il est important de comprendre que les pratiques de la démocratie en Inde sont ancrées dans ses pratiques culturelles et sociales. Depuis les frontières géographiques jusqu’aux langues, l’Inde est diverse à bien des égards. Comprendre la politique à la base, c’est comprendre l’essence même de ces cultures et de ces pratiques sociales. En gardant cela en toile de fond, il faut faire preuve d’empathie envers un pays démocratique comme l’Inde, qui est diversifié et où de multiples partis politiques sont obligés de tenir compte d’un nombre considérable d’opinions et des conflits d’intérêts. Le gouvernement au pouvoir a un programme assez intéressant pour la “Nation Hindutva”. L’un des avantages d’une nation démocratique est de pouvoir choisir sa religion. L’idée d’une nation hindoue a causé du désarroi parmi les citoyens, en particulier les minorités. Cette propagande de l’Hindutwa qui vise principalement les communautés musulmanes et chrétiennes est une ruine de l’image d’unité dans la diversité de la nation. Les missionnaires chrétiens travaillent dans le pays depuis des années pour le bien-être de la population. La conversion à la foi chrétienne/catholique a été une question de choix plus que de force pour les gens. L’acculturation des pratiques au sein de l’Eglise à la lumière des traditions indiennes, l’accès à la Bible et aux services dans les langues locales ont rendu la foi plus forte. Les communautés dalits et les communautés tribales ont embrassé la foi catholique pour trouver un réconfort au temps de l’oppression et leurs générations sont devenues témoins de l’Église et de ses enseignements. L’Église catholique en Inde a une structure bien établie et embrasse également les dialogues œcuméniques. L’Église catholique a apporté d’immenses contributions de l’éducation au développement social dans son vrai sens séculier. L’Église en Inde participe aux responsabilités sociales, cherchant le bien commun, en particulier celui des marginalisés. Au cours des dernières années, les nouvelles ont fait état de nombreux cas où des chrétiens ont été attaqués de diverses manières. Il est intéressant de voir comment l’Église construit un esprit de résilience et ne se laisse pas éloigner de sa mission.

Ce n’est pas seulement pas l’Inde, la démocratie est en jeu dans tant de pays dans le monde. La question des droits de l’homme est aujourd’hui une préoccupation mondiale. On dirait que l’urgence déclarée en 1975 en Inde a disparu de la conscience populaire. Aujourd’hui, l’Inde court sur des parallèles historiques, menaçant ainsi la plus grande démocratie du monde. Ce n’est pas parce que les citoyens du pays ont le pouvoir de choisir leur gouvernement que l’essence même de la démocratie s’épanouit. La démocratie indienne dans les affaires courantes peut être considérée comme une ” toile enchevêtrée ” et l’esprit de résilience dans l’édification d’une nation apporte de l’espoir à la démocratie de l’Inde.