Je suis content de cette initiative parce que c’est très important d’être de rester en contact. En Suisse la situation est assez préoccupante, une centaine de personnes est déjà décédée. Les mesures prises ne sont pas très strictes, rester à la maison, télétravail, il n’y a pas de contrôle de la police comme en France, les supermarchés restent ouverts les autres commerces sont fermés. Le rassemblement maximum autorisé est de cinq personnes. Je suis à la maison depuis deux semaines et au moins jusqu’au 19 avril, et après on ne sait pas.

Au Gabon il n’y a que 7 cas dont un décès. Les frontières sont fermées, les restaurants aussi sauf pour la nourriture à emporter, les marchés restent ouverts, pas de regroupement de plus de 10 personnes et un couvre-feu.

L’église s’est adaptée, il n’y a plus de messes sauf celles diffusées à la télé. L’église nous demande de prier tous les jours à midi. A Genève, il n’y a plus de messes à l’église. Une messe catholique était prévue à la cathédrale protestante, la première fois depuis cinq siècles. Elle a été reportée.

Au Gabon, les gens ont d’abord mal pris l’interdiction des messes, maintenant ils ont compris. Pour les autres activités, c’est difficile de cesser du jour au lendemain. À Genève les gens comprennent ces mesures. La moitié de la population estime même qu’elles ne sont pas assez strictes, par comparaison avec la France. Et pourtant ici les gens sont assez solitaires, et être confiné en plus c’est très difficile.

La vie sociale est-elle complètement morte avec tous les restaurants fermés ? C’est difficile de vivre dans les appartements pour les personnes âgées ou les familles avec enfants. Entre collègues, on organise tous les jours un café virtuel où partager nos problèmes, ça permet de garder une certaine vie sociale. A Libreville c’est plus difficile car tout le monde n’a pas Internet, mais je vais chercher le mettre en pratique dans le mouvement. Le télétravail existe pour les grandes entreprises, mais je suis inquiet pour les PME, pourront-t-elles tenir le coup? Le Gabon a bien anticipé, alors qu’à Genève, on a été exposés dans les rassemblements de l’ONU et je pense que les cas vont continuent à augmenter.

Que faire ? On peut communiquer sur les comportements à adopter et ensuite il faudra voir comment accompagner les structures les plus fragiles qui auront souffert. Mais on ne connaît pas encore l’impact social et économique de la pandémie.

C’est important de pouvoir partager, ça nous aide à tenir debout. Il faut prendre des initiatives comme des célébrations en ligne pour se voir ensemble des quatre coins du monde. Ensuite il faudra tirer les leçons : que signifie traverser de telles difficultés ? Quel lien entre le changement climatique, le Corona virus et le comportement des gens. La solidarité est très importante : beaucoup de choses se font au niveau local, les gens sont plus gentils, sont-ils plus ouverts parce qu’en danger ? Comment les comportements peuvent-ils changer pour devenir soutenables ? Quand la mort est dans le voisinage les gens sont capables de changer. Pax Romana devrait réfléchir sur pourquoi accepte-t-on de changer dans certaines circonstances et pas dans d’autres ? Il faudra analyser comment les gens ont réagi face à cette pandémie? Quels effets sur l’homme ?

En conclusion restons positifs prions pour que Dieu inspire les chercheurs et aidons les chercheurs par nos comportements responsables. Restons responsables, optimistes, fidèles à Dieu, nous pouvons surmonter le problème en solidarité.

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