Ca a changé très rapidement en Belgique et maintenant nous sommes en confinement: sorties interdites sauf pour les courses ou le sport à condition de respecter les distances entre personnes. Les activités professionnelles peuvent continuer si la sécurité des employés est garantie. Les écoles et universités sont fermées, les offices religieux ne sont plus autorisés, mais les églises restent ouvertes.

Le Bénin n’est pas en situation de panique. Il n’y a eu que 2 cas. (dont un Burkinabé revenant de Belgique…) Le gouvernement a décidé 12 mesures : fermeture des frontières, restriction des visas d’entrée, quarantaine, suspension des missions à l’extérieur du pays, des manifestations sportives, religieuses… du pèlerinage à la Mecque, dotations de masques, limitation des obsèques, respect des distances pendant les cultes, (pas toujours facile), protection des salariés en contact avec le public. Dans la sous région les écoles et les universités sont fermées. La communion se donne dans la main, il n’y a plus de baiser de paix. Nous nous attendons au pire, et nous prions Dieu qu’il n’arrive pas. Mais en Afrique il y a eu une anticipation beaucoup plus grande qu’en Europe. Nous avons eu le temps de voir venir le danger.

Comment réagit la population ? En Afrique la convivialité est importante, c’est difficile de s’isoler. C’est un nouveau style de vie qui s’impose. Cela crée une situation bizarre, ne plus saluer son frère, on se demande où va le monde ?. Nous craignons beaucoup pour les femmes qui travaillent dans les grands marchés, car il y a de la foule.

En Belgique aussi les gens ne savent plus comment se dire bonjour, mais l’humour prend sa place en faisant à l’ancienne comme la révérence par exemple. Cela crée une sorte nouvelle de relation avec les gens, assez intéressante. On utilise beaucoup la formule « prenez soin de vous ». On garde les distances, mais on ne sent pas de suspicion.

En Europe les gens ont mis du temps pour prendre conscience, on pensait que ça n’arriverait jamais ici et on avait confiance dans la science.. Sur le plan économique on se trouve dans une crise semblable à 2008, mais les réactions des milieux financiers sont différentes. Quand tout le monde peut être touché, cela change le regard. De nouvelles perspectives s’annoncent peut-être ?

En conclusion c’est une situation grave mais une opportunité, et l’être humain va peut-être en tirer les leçons. Notre principal ennemi c’est la peur qui peut détruire plus que le virus lui-même.