Introduction

J’écris cette brève note au moment où en Italie on discute sur le décret de loi « La bonne école », qui se propose de lancer de manière systématique l’alternance dans le système scolaire, et où l’on voit l’application progressive des mesures liées à la réforme du travail, le Jobs Act, qui a parmi ses objectifs celui de trouver un système « dual » italien de formation. On se demande naturellement si ce qui fermente là est la marque d’un changement de conscience face au travail considéré dans sa dimension éducative.

Jusqu’à maintenant, parce que le travail est considéré comme essentiellement opposé à la mission spécifique de l’école, le préjugé est encore fortement enraciné que le travail en général et le travail manuel en particulier, ont très peu à faire avec la formation humaine. En effet la bonne éducation devrait  être réalisée  « … à travers la littérature, l’histoire, les mathématiques, et non pas dans la boutique d’un artisan, dans un atelier technique, dans une usine et encore moins dans une ferme […]. On ne s’est pas encore libérés, malgré St. Benoit  et l’Humanisme civil, de l’idée répandue que le travail manuel est impur, bon pour des serviteurs, des esclaves, et non pas des personnes libres et intelligentes »[1].

Est-ce vraiment le moment du virage ? La question est légitime parce que le « défi » est très grand et ce n’est pas une loi qui peut suffire à la solution de cette problématique.

 Une jeunesse « suspendue »

En Italie, comme dans la plupart des pays d’Europe, même avec des modalités différentes, une nouvelle forme de disparité et donc d’injustice entre les vieilles et les nouvelles générations est en train de se créer. Elle se manifeste dans la création d’une condition d’isolement d’une partie considérable des jeunes, qui les empêche de jouer un rôle social significatif et donc de mûrir et de se perfectionner. Par conséquent, ils restent dans des contextes d’études inadaptés pour eux et pour leur intégration dans un travail futur, et ils restent aussi trop longtemps dans l’orbite économique de leur famille d’origine.

A cause de la transformation de la société et du rôle de la famille, depuis trente ou quarante ans, s’est esquissé un prolongement fictif de l’adolescence, ou de la post-adolescence, entendue comme  âge intermédiaire entre l’enfance et l’âge adulte. Il fait ainsi prévaloir une attitude  de « laisser faire » en face de besoins de reconnaissance sociale, au lieu de l’exercice de la charge de pousser à prendre une responsabilité progressive et du développement de la capacité de faire face aux conflits  avec ses enfants.[2]

Dans ce contexte on remarque la perte de la valeur subjective et sociale du travail, c’est-à-dire la perte de l’expérience de consentir à assumer des tâches et des responsabilités personnelles et de tirer profit de ses propres talents et de ses propres compétences dans la réalisation d’un service doté d’une valeur effective.

Bien des sources statistiques internationales confirment cette tendance qui apparaît particulièrement accentuée dans le sud de l’Europe. Dans la tranche d’âge entre 20 et 29 ans, la moyenne de personnes qui ne travaillent pas (parce qu’ils étudient ou qu’ils font partie des NEET « not in employment, education and training », ceux qui, leurs études achevées, n’ont pas de travail et/ou ne le cherchent même pas) est de 28% ; plus de 38% en Italie et encore plus en Espagne, tandis que la moyenne est beaucoup plus basse dans les pays anglo-saxons (USA 16%, UK 18,5%).

Le retard de l’entrée dans la vie active, celle où la complète indépendance économique de la personne se manifeste, arrive essentiellement à la suite de l’allongement de la période des études. Cela correspond à la théorie du capital humain qui considère la formation comme un investissement  visant à la poursuite de rôles doués de valeurs et à l’avantage rentable face à la population moins scolarisée.[3]

Cependant, contrairement à ce que cette théorie prévoit, le prolongement des études s’associe souvent à une plus grande difficulté d’entrée dans le monde du travail. Non seulement ainsi on diffère ce passage et on prolonge et intensifie la dépendance économique de la famille ou des services du welfare, mais aussi parce que le système d’accès aux professions que l’on désire est problématique. En effet on manque de demandes d’emploi correspondant à l’offre et l’offre d’emploi est soumis à l’aléa de la précarité et à des pratiques d’une véritable exploitation, comme dans le cas des soi-disant stages, par lesquels on extorque principalement aux jeunes leur travail sans contrat, sans rétribution  et sans  investissement dans le futur.[4]

Cela touche surtout aux diplômes moins séduisants en termes d’emploi, car les jeunes aux diplômes scientifiques, technologiques et économiques présentent en général, même dans la brève et dans la moyenne période, des possibilités de travail plus nombreuses et des parcours d’entrée plus sauvegardés au point de vue légal, économique et de véritable qualification.

L’explication de la ségrégation des jeunes loin  des rôles de travail réels et reconnus, nous renvoie d’un côté à la persistance d’une absence d’emploi structurelle qui était déjà remarquable avant la crise et qui s’est accentuée par la récession actuelle, de l’autre côté elle nous renvoie aux caractéristiques des nouveaux postes de travail qui demandent, dans la plupart des cas, des compétences techniques et professionnelles,  en outre dans de nouvelles formes d’accès au marché avec une multiplicité de contrats à temps indéterminé.

De plus, il faut mentionner la structure de notre welfare qui, en fait de travail, vise à protéger essentiellement les travailleurs employés avec un contrat à temps indéterminé, dans des entreprises moyennes et grandes et dans l’administration publique ; mais on n’a jamais adopté (sinon d’une façon négligeable) de vraies politiques de soutien des jeunes et d’accompagnement de leur  première  expérience de travail. Cela explique la polarisation du marché du travail entre les deux composantes : les insiders, c’est-à-dire ceux qui sont déjà insérés stablement dans un emploi et les outsiders, les sans-travail et les jeunes à la recherche de leur premier emploi.

Mais les phénomènes indiqués comme la cause de l’exclusion des jeunes sont à leur tour le reflet d’une culture qui a fait son chemin avec l’augmentation des classes sociales aisées ou, en tout cas, de ceux qui aspirent à l’être [5]. Cette culture met l’accent sur la qualité de la vie des jeunes, entendue comme un ensemble  d’instruction, de loisirs, de satisfaction de besoins, de reconnaissance sociale et de protection des tâches et des responsabilités ; cette culture amène les jeunes et leurs familles à considérer le travail seulement en fonction du prestige social et de la sécurité. D’ailleurs les entreprises tendent de plus en plus à manifester une attitude sceptique face à un certain type de diplômes de faible accès à des emplois, tandis qu’elles préfèrent une valeur manifestée à travers des expériences réelles, selon une progression qui commence du rien et qui, si cela marche, conduit pas à pas vers la fonction désirée.

Mais les jeunes ne font pas facilement la distinction entre ces opportunités d’entrée qu’on peut dire qualifiantes et entre des véritables formes  d’exploitation ou de précarité qui souvent cachent le piège de la durée car elles prévoient des travaux  «fades», non ouverts à une véritable qualification qui, une fois la phase initiale franchie, serait la seule possibilité pour le jeune de faire apprécier ses propres compétences. L’audace et l’esprit d’initiative sont décisifs dans ce domaine pour éviter l’écueil de la précarité non qualifiante et pour s’insérer dans une voie d’entrée efficace, même si cela demande une période de transition assez longue.

Il faut rappeler qu’un stéréotype survit encore dans l’opinion publique, selon lequel le premier travail permet de prévoir les perspectives d’un futur travail ; cela crée une sorte de raidissement des attentes d’une partie des jeunes diplomés, raidissement provoqué par leur diplôme même qui les rend non disponibles pour des choix contradictoires avec leur investissement en capital humain. À partir de là s’explique le nombre de découragés, composé de jeunes dans l’attente d’une perspective de travail qui devient toujours plus aléatoire. La possibilité de reporter le choix d’occasions de travail de sa spécialité, en attendant la juste place de travail, dépend des ressources économiques, sociales et culturelles de la famille, qui de cette façon joue un rôle décisif d’orientation des décisions des enfants en matière d’instruction et de travail.[6] Cette attitude protectrice augmente quand il y a des possibilités d’entrée dans l’entreprise de la famille ou en jouant sur son capital social c’est-à-dire sur ses connaissances et ses contacts. Mais plus le système économique devient compétitif, plus augmente l’importance du talent personnel que l’on a montré face à des tâches et des problèmes réels bien gérés et menés à terme d’une façon jugée positive. Ce sont des compétences qui, même entre des ambivalences et des difficultés, comptent dans le système éducatif et dans le contexte du travail.[7] Par conséquent, celui qui n’a pas une famille qui lui garantit le report des choix dans l’attente d’un travail plus prestigieux, mais qui désire trouver un emploi, n’ importe lequel,  celui-ci est disposé même à abandonner l’école pour s’insérer le plus tôt possible dans le milieu du travail, il a l’espoir de se faire valoir dans l’ organisation du travail, en visant les processus de sélection et de constat non formalisé, mais qui s’imposent également.

A l’arrière-plan il reste une structure sociale assez statique, dominée par des tranches d’adultes défendant des rôles  sociaux de responsabilité et de prestige, qui pour cela même, restent difficilement accessibles  aux jeunes : souvent, pour donner la garantie qu’on a  mûri, il faut prendre du temps et … vieillir. Il est extrêmement  rare, chez nous, au contraire de ce qui arrive assez souvent aux Etats Unis, de trouver dans ces rôles des jeunes de moins de trente ans.

Dans notre pays, une certaine culture protectrice de la famille finit par soustraire les jeunes de la visibilité sociale et de l’opportunité d’un engagement personnel à travers le travail, en les empêchant de mûrir en autonomie et en responsabilité. Cela met en évidence un véritable obscurcissement de la valeur du travail.

Le « bon travail »

A la différence de ce que les critiques de la société actuelle soutiennent en insistant uniquement sur la flexibilité et l’incertitude, on perçoit aujourd’hui l’importance du travail « significatif » dans le sens de John Dewey dans Démocratie et éducation (2004), qui inclut dans la profession  « l’orientation des activités qui, grâce à leurs conséquences, rend perceptible leur sens pour celui qui les exerce, et même les rend utiles pour ses associés ».

Cette définition met l’accent sur la présence d’un but important en ce qui concerne sa valeur sociale, sur l’identification d’emplois particuliers, sur l’acquisition d’expériences  qu’on peut accumuler. Cela est confirmé par des études récentes qui relèvent l’augmentation continuelle des emplois à haute qualification ou à fortes activités intellectuelles.[8]

Le travail est une dimension fondamentale de l’expérience humaine parce qu’il permet à une personne de se mesurer à des fonctions et à des problèmes qui la défient, de solliciter ses prérogatives humaines afin de satisfaire des besoins et des désirs d’autrui, de contribuer efficacement au processus de civilisation, d’acquérir appréciation et considération ; on obtient ainsi des indications pour une connaissance de  soi- même et une reconnaissance de ses talents. Le travail est l’intermédiaire fondamental, ni l’unique ni le supérieur, de la vie sociale et il libère l’individu de la cage de son moi hypertrophique et, par conséquent, faible et fragile.

Le travail possède tout d’abord en lui-même une connotation relationnelle de nature morale, dont l’utilité est vue dans les avantages qu’il procure aux autres et à la société. Il est un trait d’union entre le monde individuel et le monde social ; c’est la discipline, l’imagination qui constituent le tissu connectif de la société.

Le rapport avec la vérité, avec la justice, le bien, le beau fait du travail un acte de la personne. Le travail répand l’humanum dans sa spécificité : seul l’homme travaille. C’est la profonde signification de la grande intuition chrétienne cachée dans le « et » de St Benoît : ora et labora. C’est  l’équilibre entre la contemplation et l’action. Nous avons déjà laissé derrière nous, je crois, la conception purement utilitariste ; cependant nous ne sommes plus enracinés dans la grande tradition chrétienne. Nous ne savons plus répondre à la demande d’éducation au travail, et c’est là l’une des dimensions essentielles du grand défi éducatif.

La qualité du travail qui a du sens renvoie par opposition au non-travail. Cela ne doit pas être entendu dans le sens exclusivement matériel, comme dans le concept marxiste de reproduction de la force de travail, mais dans la signification proprement humaine d’un véritable sentiment de vivre et d’une alimentation de la disposition naturelle à la curiosité et à l’étonnement face à la réalité.

Dans la manière où il se profile dans la société de la connaissance, l’individualisme n’est pas la condition optimale du  travailleur ; la dimension sociale et communautaire, la richesse des relations, la capacité d’avoir confiance, de partager et de travailler en forme coopérative, sont les plus conformes au travail significatif et particulier. Le travail est fait de connexions et non pas d’un exercice isolé. Une conduite individualiste non seulement appauvrit la vie de la personne, mais l’expose aussi au risque de perte du caractère humain de la profession même, qui se manifeste principalement dans la vie sociale et dans l’attrait  artistique. Tout cela peut mener à la chute de la motivation, le phénomène du burn-out [9]compris, à la fermeture aux nouveautés, aux sollicitations et aussi à des conduites de fuite et à des changements contraires à la professionnalité, comme l’hyperspécialisation. Dewey affirme « chaque profession particulière tend à devenir trop prédominante, trop exclusive et trop absorbante dans son aspect spécialisé. Cela veut dire que la pratique, l’aspect technique sont accentués aux dépens du résultat » (Dewey).

      Entre-temps, la « vie suspendue » dont une bonne partie du monde des jeunes fait l’expérience, empêche ces jeunes de se comprendre eux-mêmes à travers l’engagement dans des tâches significatives réalisées au profit d’autrui ; ils peuvent en tirer un sentiment plus stable et plus consistant de soi, dans des relations de réciprocité où ils peuvent réaliser effectivement leurs propres potentialités.

Une action sur la culture s’impose donc consistant à éliminer des lieux communs touchant l’instruction et le travail, ceux sur lesquels se base le retard de notre système scolaire et donc de l’orientation des jeunes générations.

Le premier lieu commun touche à la structure de l’emploi : la perception commune juge que le système d’emplois va se polarisant entre une partie minoritaire de travaux qualifiés  et une partie majoritaire de travaux déqualifiés, alors que les recherches démontrent qu’en Italie pendant les 15 dernières années les opportunités de travail se sont considérablement modifiées. Le poids en terme d’heures de travail réservé aux emplois de moyen-bas niveau de statut, comme par exemple dans certaines activités d’administration et de secrétariat, marque une baisse continue et importante, face à une augmentation dans les emplois à qualification élevée, c’est-à-dire à fortes activités intellectuelles ou dont les travaux sont « significatifs ».

Le deuxième lieu commun consiste à soutenir une importance exclusive des études humanistes pour la formation des dirigeants et des managers. En réalité, au milieu de la troisième révolution industrielle, l’ensemble culturel le plus approprié semble celui qu’on définit « humanisme technologique»[10], qui propose un bagage scientifique et technologique permettant d’affronter et d’achever des besognes complexes même par des solutions inédites. Cela doit s’appuyer aussi sur une sensibilité aux facteurs humains acquise par une familiarité avec la littérature, l’art et l’histoire non sous une forme académique, mais comme une contribution au bien-vivre.

     Le troisième lieu commun insiste sur l’importance croissante du système économique du secteur des services face à une prétendue marginalisation de l’industrie. En réalité à la première place de la balance commerciale de notre pays il y a les machines, composante fondamentale de notre économie ; c’est le domaine qui développe la valeur ajoutée la plus consistante et qui stimule aussi les autres domaines comme l’informatique, le commerce, la recherche scientifique et technologique, la formation et la gestion des ressources humaines.

Le quatrième lieu commun, finalement, considère que le travail n’est pas plus important pour la réalisation de l’homme que d’autres formes d’identification telles que la consommation et la vie sociale. L’esthétique de la consommation et non pas l’éthique du travail serait l’élément capable de constituer l’identité individuelle. En réalité, le travail représente un élément décisif de la projection sociale des personnes, au point que son manque ne comporte pas qu’une altération de l’autonomie économique ; en effet, même avec des aides financières substantielles, la condition de chômeur porte à des déséquilibres  dans la psyché et dans la vie sociale.

C’est seulement en refusant ces lieux communs – on en a repérer quelques-uns – que nous saurons freiner pour une partie non négligeable du monde de la jeunesse la mise à l’écart d’un espace social chargé de sens. Au retard du processus d’autonomie des jeunes, auquel l’école et la famille concourent pour une bonne part, s’est ajoutée la crise généralisée des systèmes de welfare, qui à partir des années 80 a mené à une réduction des ressources destinées à assurer le travail et des mesures particulières adressées à la catégorie des jeunes.

Si l’on pense en particulier à la situation italienne, on voit coexister des comportements différents. D’une part des comportements d’attente prolongée de la part des jeunes qui peuvent se fier au support économique familial, mais qui en fait contribuent à augmenter le chômage à long terme et à créer des aires de chômage intellectuel et d’autre part des conduites d’abandon scolaire et d’introduction précoce dans le marché du travail par des jeunes économiquement plus désavantagés. A partir de ce point de vue, la flexibilité du marché du travail ne semble pas entamer l’immobilisme social, mais elle tend plutôt à renforcer les inégalités sociales à travers le rôle économique de la famille.

On remarque, en Italie, des aspects caractéristiques tel que le chômage élevé des jeunes, des temps très longs d’entrée des jeunes dans un travail et une longue dépendance de la famille, des parcours d’étude marqués jusqu’au lycée par des pourcentages élevés d’abandon scolaire et ensuite par la lenteur pendant les études universitaires, des phénomènes de chômage intellectuel de ceux qui ont une licence, un diplôme, un doctorat (dont le nombre reste d’ailleurs inférieur à la moyenne des pays de l’Union Européenne). Tout cela à cause d’une mauvaise orientation et de la persistance d’une modalité de choix  des études par report de la décision sur le travail futur, et non pas par recherche d’un objectif.

Nous sommes face à une tension considérable dans le rapport entre générations, qui porte avec soi un problème d’éducation et de culture. Devant la formation d’une aire de suspension et de report des choix qui nuit décidément aux jeunes et à la société, il faut soutenir l’idée de la réalisation de l’homme à travers sa contribution au bien commun, concrétisée sous forme de travail. Il faut inaugurer un temps d’engagement centré sur la culture et sur l’éthique du travail comme occasion d’humanisation et d’amélioration de la société.

Le travail est une dimension fondamentale de la vie humaine, sans laquelle la personne est intérieurement affaiblie, occupée surtout à comprendre et à chercher à satisfaire ses propres besoins, peu encline à donner et à être courageuse envers la communauté et envers le futur.

Une ligne de tension va s’ouvrir entre protection et liberté, sur laquelle on va vérifier la force morale des nouvelles générations et la capacité des adultes d’exercer correctement leur rôle d’éducateurs. Les enfants devront s’affranchir de cette étreinte et essayer leur propre voie, malgré l’anxiété protectrice de leurs parents. Ces derniers, à leur tour, devront apprendre l’éthique de la responsabilité et la nécessité de susciter chez leurs enfants l’envie de l’action libre et innovatrice : « Le fait que l’homme soit capable d’action, signifie qu’on peut attendre de lui l’inattendu, qu’il est capable de faire ce qui est infiniment improbable. Et cela est possible seulement parce que chaque homme est unique et qu’avec la naissance de chacun, quelque chose de nouveau vient au monde dans son unicité. » (Arendt 1999, 129)

 


[1] BRUNI L., Fondati sul lavoro, Vita e Pensiero, 2014, p.58

[2] SCABINI E., IAFRATE R., Psicologia dei legami familiari, Il Mulino 2003

[3] BECKER G.S., Human Capital, Columbia University Press, 2nd ed. New York, 1975

[4] Cfr. par ex. VOLTOLINA   E., La Repubblica degli stagisti. Come non farsi sfruttare, Editori Laterza  2010 e il sito  www.repubblicadeglistagisti.it  .

[5] Voir la  théorie  de “deriva signorile”  proposée par Luca Ricolfi, qui indique « une société où une  vaste classe moyenne s’est habitué à un standard de  vie qu’elle n’est pas  capable  de  maintenir » (RICOLFI L., L’enigma della crescita, Mondadori 2014, p.162)

[6] SEMENZA R., Le trasformazioni del lavoro. Flessibilità, disuguaglianze, responsabilità dell’impresa, Carocci, 2004

[7] NICOLI D., Il lavoratore coinvolto. Professionalità e formazione nella società della conoscenza, Via e Pensiero, 2009

[8] OLIVIERI E. Il cambiamento delle opportunità lavorative, “Questioni di economia e finanza”, Banca d’Italia, Eurosistema  117

[9] MASLACH L., La sindrome del burnout. Il prezzo dell’aiuto agli altri, Cittadella Editrice 1997

[10] GENTILI C., Umanesimo tecnologico e istruzione tecnica. Scuola, impresa, professionalità, Armando Editore, 2007