La démesure est une caractéristique commune de la part négative de la société actuelle (destructions écologiques, accumulation des fortunes). Elle est la conséquence d’un malaise social, individuel (ex : la toxicomanie) et collectif (ex l’euphorie ou panique boursière).

En effet le capitalisme financier s’attaque au coeur de notre civilisation, coeur social avec la destruction des classes moyennes, ou la destruction de sociétés entières comme le Mali. Il s’attaque même aux marchés avec les monopoles ; il faut en effet distinguer le marché qui est dans une logique d’échanges et nécessite une régulation, du capitalisme qui est dans une logique d’accumulation de puissance et se nourrit de la dérégulation. Il attaque enfin le coeur éthique et spirituel de l’Occident. La compétitivité devient le seul marqueur d’une société et l’argent devient une finalité au lieu d’être un moyen, ce que toutes les grandes spiritualités ont toujours considéré comme une ligne rouge. Nos décisions sont basées sur une mesure erronée de la croissance, qui nie des éléments fondamentaux comme de donner la vie, mais attribue de la valeur à ce qui est destructeur comme les productions liées à la guerre.

Mais des expériences nouvelles de coopération se développent dans des zones sinistrées comme à Détroit. Elles nécessitent de lier 3 conditions:

– une résistance créatrice

– une vision transformatrice qui débloque l’imaginaire, stimule le désir face aux effets actuels de sidération

– des expérimentations anticipatrices.

Selon Stuart Mill, la saturation du marché devrait être une bonne nouvelle : elle peut libérer du temps pour des choses plus importantes.

Emission « Les racines du ciel France Culture 17/02/2013.

Patrick Viveret. “La Cause humaine. Du bon usage de la fin d’un monde (Les liens qui liberent, 2012)”