Les récentes déclarations du ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, sur la nécessité d’un ” recensement ” des Roms présents en Italie, accompagnées de regrets quant à l’impossibilité d’expulser les personnes de nationalité italienne, suscitent non seulement l’étonnement, mais aussi l’inquiétude et nous appellent, en tant que citoyens et associations catholiques qui vivent la réalité quotidienne des gens ordinaires, à une prise de position que nous croyons nécessaire.

Le choix d’utiliser de tels arguments pour trouver un consensus politique semble d’autant plus grave qu’il est effectué dans le contexte italien, qui a été récemment alimenté par des craintes, des menaces d’invasions présumées, du ressentiment et de la colère contre “l’autre”. C’est une approche qui rappelle les fantômes d’un passé que nous pensions lointain et qui réapparaît dans notre pays, comme dans le reste de l’Europe, avec le visage de nouvelles souverainetés. Il y a un risque de transmettre l’idée, inacceptable parce que fausse, que l’appartenance à une culture signifie automatiquement se comporter en dehors de la loi et donc ne pas trouver sa place dans notre tissu social.

Construire une politique pour l’Italie en choisissant la stratégie pratique d’identifier continuellement des “ennemis” contre qui s’opposer, qu’ils soient migrants, l’Europe marâtre et maintenant les Roms, démontre peut-être une habileté tactique, mais révèle malheureusement une pauvreté intellectuelle et politique qui, nous le craignons, devra être payée un jour par le pays.

Traduit du texte Italien d’origine par Philippe Ledouble.