Je voudrais apporter une première contribution au Groupe de Travail sur le thème cité en titre. Je suis aumônier de Pax Romana ICMICA en Afrique et Conseiller du Saint Siège auprès du PNUE et d’UN-Habitat.

Lors de 26e Conseil d’Administration du PNUE, en avril 2012, les Ministres présents ont fait une déclaration à l’occasion des 40 ans du PNUE. Je la donne en annexe. Les ministres disent – et je crois que c’est une première – « Nous reconnaissons que nous dépendons des systèmes et ressources naturels pour notre existence et nous sommes inquiets de la dégradation continue de l’environnement. »

Ce document manifeste une prise de conscience des dangers de la dégradation de l’environnement et de l’importance d’y remédier pour les générations futures. Jouir d’un environnement sain est considéré aujourd’hui comme un droit humain à promouvoir.

Je me demande même si l’usage du mot ‘droit’ humain est encore acceptable. Ne faut-il pas déjà parler de devoir humain de travailler à préserver l’environnement.

Quel est le lien entre la dégradation de l’environnement et le changement climatique ? Est-ce le changement climatique qui provoque la dégradation de l’environnement ou l’inverse ? La réponse n’est ni évidente ni aisée.

J’avoue ne pas aimer joindre droits humains et changement climatique. Je préfère parler de droits humains et protection/sauvegarde de l’environnement et de la biodiversité. Nous pouvons agir pour la sauvegarde, la restauration et la protection de l’environnement. Je ne suis pas sûr que nous ayons une large ouverture de manœuvre en matière de changement climatique.

Le Protocole de Montréal sur les substances qui détruisent la couche d’ozone est contraignant et a déjà une longue histoire. Il y a certainement eu des acquis positifs mais les solutions de remplacement de ces substances n’est pas aisé ; les nouveaux choix se révèlent aussi destructeurs. Mais la recherche doit continuer dans cette voie.

Le Protocole de Kyoto qui arrive à échéance de renouvellement fait l’objet d’âpres discussions ; certains pays qui s’étaient engagés se retirent ; la plupart hésitent à se lier et il en reste finalement très peu qui sont décidés à garder le cap, ce sont surtout les pays européens.

Copenhague, Cancun, Durban, ces Conférences n’ont pas répondu aux attentes des promoteurs de la cause mais ont tout de même ouvert de nouvelles perspectives. Lors des discussions dans ces grandes Conférences, c’est le jeu des intérêts des États Membres qui prédomine. Mais au fil des conférences, il y a une plus grande prise de conscience des dangers et de l’urgence d’agir. Le monde est-il mûr au point de susciter les décisions politiques nécessaires ?

Il importe donc de continuer à agir, plaider – « lobbyer » – sur les opinions publiques et les gouvernements pour amener ceux-ci aux décisions requises.

Malheureusement, comme on le voit actuellement dans les pays européens en matière de dette publique, les opinions publiques ne sont pas prêtes aux décisions de réforme de systèmes déviants. Elles ne comprennent pas le ‘long terme’ et ne pensent qu’à l’immédiat.

En matière d’environnement et d’usage des ressources naturelles, le monde a vécu en maître, jusqu’à ce jour, croyant pouvoir disposer de tout sans discipline et souci de l’avenir. Aujourd’hui une nouvelle prise de conscience/humilité commence à émerger. La déclaration du CA26 de Nairobi en est un témoignage.

La ligne d’action est certainement de continuer à parler, inviter, insister auprès des gouvernements pour l’action.