Le Conseil du MIIC nous a proposé d’inaugurer des dialogues entre mouvements (Fédérations) ou membres de mouvements sur certains thèmes de la réalité qui ont eu un impact sur nos communautés. L’idée est d’élargir les échanges au sein de notre communauté internationale en profitant des outils de communication qui nous permettent de dialoguer directement. L’une des premières questions à se poser à la mi-2017 a été celle du processus vécu par la Catalogne en relation avec la question de l’indépendance. Nous avons pris la décision, non sans risque, d’essayer d’avoir un dialogue entre certaines personnes des mouvements latino-américains et avec les membres du MPCB de Catalogne.

Trois personnes de Barcelone y ont participé : Suso Mon, Noemi Ubach et Enric Ros. De l’Amérique Latine nous avons participé Juan Ansión du Pérou et Elisabeth Muller de Colombie (avec quelques limitations techniques). Pe. Pablo Dabezies n’a pas pu participer en raison de problèmes techniques. Les participants se sont présentés et Suso a donné un premier compte-rendu très bref de la situation qui a abouti à la crise politique actuelle. Il a commenté les difficultés du dialogue entre la Catalogne et le gouvernement espagnol dans les étapes précédant la décision du référendum.

Tous s’entendent pour dire que la question principale et la plus grave à l’heure actuelle est celle des détenus avant leur procès qui représentent des violations des droits de la personne. Avec le changement de gouvernement en Espagne, il y a des rapprochements et ils croient possible d’avoir une sorte de dialogue avec une demande minimale de libération des prisonniers afin de pouvoir commencer à entrevoir d’autres questions liées à l’autonomie et l’indépendance.

Parmi les trois groupes de Catalogne affiliés à Pax Romana (MPCB, Fondation Joan Maragall et Juristas Roda Ventura), il existe des différences de position sur l’ensemble du processus, sur le soutien politique et sur l’exercice de la souveraineté et de l’indépendance, mais certains points font consensus :

– Il est nécessaire de dénoncer les abus et les persécutions

– Nous devons défendre les institutions démocratiques et la démocratie elle-même.

– Défense des droits de l’homme

– Rejet de la violence

Les participants s’accordent à dire que les groupes Pax Romana ne visent pas à avoir une position politique unique et que le plus important est de réaffirmer le consensus dans une société assez divisée. Ils estiment qu’il est difficile de dialoguer lorsqu’il y a des positions très divergentes et en dehors du consensus explicite. On a le sentiment qu’il y a des organisations ou des partis qui misent sur la confrontation, sur la création ou l’aggravation de conflits.

L’idée est que les différences de positions politiques doivent rester des options dans le débat politique, mais ne doivent pas conduire à de profondes divisions dans la société. Les alternatives ou propositions suggérées étaient :

– Insister pour ouvrir des voies de dialogue

– Soutenir le travail avec l’actuel gouvernement espagnol dans la réparation des dommages qui sera un processus lent et compliqué.

– Pour chercher la réflexion avec d’autres parties de l’État espagnol dans ce sens, les fédérations de Catalogne pensent qu’elles peuvent dialoguer avec des groupes du mouvement basque et navarrais et avec un groupe de professionnels de Madrid.

– L’Église transmet le besoin de dialogue, de se placer face à l’autre et dans la peau de l’autre.

– Assurer le respect car toutes les options politiques sont légitimes

Récemment (19 juin) plusieurs organisations catholiques ont fait un acte interreligieux pour la libération des prisonniers. Nous avons commenté certaines situations en Amérique latine qui ont engendré des difficultés dans nos communautés en raison de différences politiques, comme le cas actuel en Équateur, ce qui est un défi pour notre Mouvement. Lors de ce premier dialogue, un consensus s’est dégagé sur le fait que nos mouvements ne devraient pas avoir une position politique définie, mais plutôt être un lieu de dialogue possible entre les options, même avec les difficultés que cela représente. Nous avons prévu une nouvelle date pour continuer le dialogue le 6 octobre.