Le forum s’est intéressé à la crise de démocratie et au populisme.

Le terreau du populisme.

– La marginalisation de certaines populations, victimes de la violence économique. L’exclusion de sa communauté, pousse les personnes à perdre toute rationalité et à adhérer à une nouvelle communauté, à se radicaliser..
– La corruption, qui permet d’accéder au pouvoir, mais décrédibilise ceux qui l’utilisent..
– Les réseaux sociaux qui permettent l’expression de la haine et le mensonge avec des auteurs irresponsables..
– Les médias qui adaptent les gros titres en fonction de ce que les citoyens veulent entendre,.
– Une angoisse sourde, rationnelle et irrationnelle, contrecoup des attentats du 9/11 aux USA et de ceux qui ont suivi. Un sentiment d’une perte de contrôle..
– Les Russes veulent détruire le système mondial post-guerre froide. Il existe des usines à fausses informations.

Le mode d’action populiste

Le populisme n’est pas une idéologie, mais une formule pour accéder au pouvoir absolu en sapant le système existant, institutions démocratiques, médias, justice. Les changements technologiques, la mondialisation, les flux migratoires ont contribué à cette déstabilisation. C’est un populisme de milliardaires qui s’appuie sur la méfiance vis-à-vis des élites et des institutions jugées incapables de résoudre les problèmes, le « système ». Il s’empare de phénomènes émotionnels, fait appel au sentiment qui écarte de la raison, soutenu par des medias qui cherchent un succès immédiat en suscitant l’émotion du public. Il nie le pluralisme de la société. Il réécrit l’histoire, promeut l’idée que le passé était mieux et que le futur sera plus difficile. Il se fonde sur des mensonges qui justifient des solutions simplistes. Ils jouent sur l’identité définie en choisissant un ennemi. Il mènent des politiques qui divisent les sociétés en fonction des diversités religieuses, raciales, sexuelles.

Le virus du populisme commence par de tous petits signaux que l’on ne veut pas comprendre ni combattre (manque d’indépendance des media et de la justice, corruption) Ils doivent nous alerter et être immédiatement combattus. Les referendums sont typiques du populisme car ils posent des questions fermées. Le problème c’est aussi les partis qui embrassent les méthodes du populisme. C’est une politique nihiliste, qui abandonne le débat en faveur du symbole

Les conséquences en sont des divisions profondes de la société, comme à la suite du Brexit ou de la crise catalane. Les gens n’arrivent plus à se parler entre eux.

Que faire.

L’enjeu essentiel restaurer la confiance qui est une condition indispensable de la démocratie.

– Lutter contre la corruption par la transparence, la responsabilité, les codes de déontologie et la formation. Mais lorsque ces partis arrivent au pouvoir ils s’affranchissent des codes de déontologie et l’électorat s’en moque.

– Lutter contre la « fake news ». Mais la vérification des faits a peu d’effet, les gens s’en moquent. Ce n’est qu’un moyen qui doit conduire à un dialogue effectif entre citoyens et élus.

– La confiance est un mode de relation à l’autre. Il faut apprendre à rencontrer celui qui pense différemment pour le comprendre, redécouvrir que l’identité se construit dans la relation à l’autre.

– Ce que cherchent les jeunes c’est un sens à leur vie.

Questions en suspens.

Définir l’esprit démocratique, en substrat des règles pratiques.

  • Un état de droit avec les mêmes règles pour tous.
  • Un pouvoir qui rend compte de ses décisions à ceux qui en subissent les conséquences.

Quel est le rôle de  nos mouvements ? Est-il uniquement celui d’ONG inspirées des valeurs chrétiennes ? Ou y a-t-il d’autres moyens ?  Notre mission est l’évangélisation des pratiques du monde politique. En d’autres termes, en quoi la spiritualité est-elle un soutien à l’esprit démocratique ?