Le deuxième impératif qui est le nôtre, c’est : ne nous divisons pas. La tentation est grande dans cette période trouble du repli sur soi, du nationalisme de penser que, à l’échelle de la nation, on maîtrisera mieux les choses, on retrouvera une part de cette souveraineté qui parfois demeure trop évanescente ou encore naissante au niveau européen. Cette sonnette d’alarme, nous l’avons eue avec le Brexit mais nous l’entendons aussi, des élections italiennes à la Hongrie jusqu’à la Pologne, partout en Europe, résonne cette musique du nationalisme, cette fascination et nous sommes ici, je le disais à l’instant, devant ce rêve carolingien à la hauteur duquel nous souhaitons être, mais le risque européen aujourd’hui est, si je puis dire, un risque lotharingien, celui d’une division extrême. Elle tend à réduire la plupart des débats à une superposition de nationalismes convainquant ceux qui doutent de renoncer aux libertés conquises au prix de mille souffrances.

Beaucoup voudraient faire bégayer l’histoire en faisant croire à nos peuples que cette fois-ci, nous serions plus efficaces. Face à tous les risques que je viens d’évoquer, la division serait fatale, elle réduirait encore notre souveraineté véritable. Les barbelés réapparaissent partout à travers l’Europe, y compris dans les esprits et regardons avec lucidité les dernières années, les dix dernières années que nous venons de vivre, beaucoup a été fait et nous devons beaucoup à celles et ceux qui ont eu l’honneur de diriger nos pays et de savoir faire face aux crises et prendre dans les situations les plus extrêmes des décisions à chaque fois difficiles mais ce fut au prix d’une division entre le Nord et le Sud, au moment de la crise financière et économique. Ce fut ensuite au prix d’une division entre l’Est et l’Ouest, au moment de la crise migratoire. Et ces discussions se poursuivent comme une lèpre au milieu de notre Europe, voulant faire s’installer l’idée que des camps se seraient reconstitués et que l’unité ne serait plus possible. Or la seule solution qui est la nôtre c’est l’unité ; les divisions nous poussent à l’inaction”